Publication FaceBook.com de Marie Codron sur Jenny Clève Auteur Philippe LAGOUCHE (la voix du Nord)

Jenny Clève actrice de cinéma née le 3 avril 1930 à Roubaix ,décédée le 17 février 2023 à Tourcoing.

« André Clève et Marie Debode donnent naissance le 3 avril 1930 à la petite Jenny qui demeurera leur fille unique. Ils habitent alors Roubaix, avenue d’Alsace.

Peu de temps après cet evenement, lis élisent domicile au 112 de la rue de la Gare qui sera rebaptisée avenue Jean-Lebas en 1940. . C’est du balcon de cet appartement cossu que la petite Jenny découvre le monde, s’imagine aventurière.. Elle s’enflamme à la vue de Léon Blum auquel elle repensera souvent lorsqu’elle acceptera, en 1989, une responsabilité de conseillère municipale déléguée à l’action culturelle auprès du maire de Tourcoing, Jean-Pierre Balduyck.

Très vite, la petite rebelle avoue à son institutrice qu’artiste de cinéma elle désire devenir. Il faut dire qu’avec un papa violoniste, elle se retrouve vite plongée dans un bain de culture, initiée aux beaux-arts, au théâtre, à la musique. Côté maternel, tennis et natation sont de rigueur.

Les week-ends à Ostende et les plaines de l’Avesnois vont très tôt ancrer en elle un amour de la nature et de ses racines qui jamais ne se démentira.

La guerre ensuite les mène en Touraine, à

Vernou-sur-Brenne, où des cousins se sont

réfugiés . puis à Tours. Elle en garde des souvenirs magnifiques et y sème les graines de sa nature républicaine, anticléricale, humaniste.

L’été de ses quinze ans, Jenny s’en revient a noubaix et intègre le lycée protessionnel Sévigné où elle apprend notamment à confectionner des chapeaux. Deux ans plus tard, la découverte – rue de Soubise – du conservatoire d’art dramatique bouleverse son existence.

De la classe d Yvonne Nys, elle sort deux ans plus tard avec un prix d’honneur glané au chevet de L’Aiglon, d’ Edmond Rostand.

Déjà, la Toinette du Malade imaginaire et Dame Elvsted d’ Hedda Gabler n’ont plus de secret pour elle. De cette époque aussi date sa rencontre avec un jeune comédien de six ans son aîné, un de ces jeunes premiers devant lesquels se pâment les ingénues. Claude Talpaert, entre dans sa vie, à jamais.

Au cinéma, elle débute en 1950 sous la direction de Maurice Cloche qui vient tourner à Lille « Né de père inconnu ». Sinon, c’est la folle période de la Compagnie du Lion des Flandres, de Radio Lille, de Radio Luxembourg, du Théâtre populaire des Flandres, du Centre dramatique du Nord. Dix bonnes années a vivre sa passion, à aller danser au Colysée et filer au Mont de l’Enclus casser la croûte « Chez Julie ».

Entre-temps, le jour de ses vingt et un printemps, Jenny se rend à l’autel de Notre-Dame au bras de son bien-aimé. Huit années durant, les jeunes époux vont s’installer à Roubaix, chez les parents, 8 rue du Havre, avant de prendre leur indépendance à Tourcoing. Au dixième étage de la Résidence du parc Clemenceau, ils demeurent avant de trouver refuge rue Nationale et de dénicher, rue Motte, la maison de leurs rêves…

Après une longue trêve essentiellement consacrée à la famille, Jenny replonge dans le théâtre, à l’initiative de Jacques Rosner qui monte La Colonie (de Marivaux)avec notamment le jeune Ronny Coutteure. Nous sommes en 1973, plus jamais elle ne s’arrêtera.

Patrice Chéreau se prépare a la convier dans La Chair de l’orchidée. Suivront des rôles de composition chez des cinéastes aussi renommés que Deray, Lautner, Molinaro, Deville, Beineix, Losey, Becker, De belles rencontres avec Jean Marais, Gina Lollobrigida, Suzanne Flon. Avec Adjani et Huppert, Belmondo et Delon, Serrault et Dufilho, voire Depardieu.

Au théâtre, Shakespeare, Tchekhov, Anouilh, Garcia Lorca et Koltès la hèlent.

Elle hante les plateaux de la télévision à l’appel des plus grands, Maurice Fallevic, Marcel Cravenne, Claude Loursais, Robert Mazoyer, Sylvain Joubert, Jean Prat, Michel Wyn, François Dupont-Midy, Daniel Van Cutsen.

Elle noue une solide amitié avec Jean Becker qui lui offre L’Eté meurtrier, Elisa, Les Enfants du marais et Un crime au paradis.

Elle revient à la télé, la plus populaire qui soit, et emprunte le costume du clown blanc auprès du cuisinier Pierre Coucke dit Pierrot, qui l’invite à « Goûtez-moi ça » depuis septembre 1996.

Là-dessus, un tournage par-ci par là, une petite bouffe à Audresselles, un Ptit Quinquin chez les Chtis, un coucher de solell à Bray-Dunes, une tolle de son amie Thérèse Seynhaeve. L’amour de ses quatre enfants, de ses quatorze petits-entants, de ses cinq arriere-petits-entants

Elle est pas belle la vie ! »

Philippe LAGOUCHE (la voix du Nord)

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